Les tissages Andins

UN SAVOIR ANCESTRAL

Cet échange commercial avec les indigènes quechuas du Pérou naît en 2006 lorsque je décide de créer une association de valorisation des cultures indigènes suite à mes nombreux voyages dans ce magnifique pays.
Elle est basée sur le principe du commerce équitable à travers la valorisation des tissages.

Les tissages sont issus d’un savoir faire que j’ai pu découvrir lors de mes nombreux voyages au Pérou. Ces tissages, dont le savoir-faire remonte à plus de 2000 ans, racontent la vie dans les communautés tant au niveau social, culturel et spirituel. Chaque communauté a ses codes et son histoire et les tissages en sont leurs témoins. En effet, le tissage est à l’origine de presque toutes nos civilisations.

Au Pérou, j’ai pu rencontrer les peuples indigènes Quechua, et plus particulièrement la communauté d’Amaru et l’association Laraypa Indigena représentée par Gregorio Sotalero Tacuri, qui travaille depuis de nombreuses années à faire connaître (et reconnaître) leur culture indigène.
Outre la valorisation de leur artisanat, ils ont aussi développé des projets de permaculture, de reboisement et de réappropriation des plantes médicinales. Dernièrement, une chambre d’hôte écologique a été aménagée afin d’accueillir les touristes de passage et de générer quelques revenus complémentaires ; les habitants d’Amaru étant avant tout des agriculteurs.

Cette rencontre avec cette communauté fascinante et la beauté de leurs tissages, m’a donné envie de faire connaître et valoriser un savoir-faire pré-hispanique que j’ai voulu insérer tout en finesse à mes bijoux.
Les tissages que j’utilise sont entièrement réalisés à la main par les femmes Quechua du Pérou selon une vieille tradition que le peuple perpétue encore aujourd’hui et qui est à l’origine de leur civilisation. Elles tissent à partir de laine de mouton qu’elles teignent par la suite avec toutes sortes de teintures naturelles.

Les peuples andins se sont toujours servis de tout ce dont ils disposaient dans leur environnement pour survivre dans leur paysage rude et montagneux. Pendant des milliers d’années, ils avaient donc appris à confectionner des habits pour se protéger du froid à partir de fibres animales.
Avant la conquête espagnole, au 16e siècle, les peuples montagnards élevaient des lamas et des alpagas et utilisaient leur laine pour tisser des étoffes, tresser des cordes et pour tous leurs autres besoins. Depuis la conquête, l’introduction des moutons constitue une autre ressource naturelle dont le peuple andin dispose, la laine du mouton pouvant aussi être tissée.

Dans certaines régions du Pérou, les traditions textiles andines sont encore perpétuées aujourd’hui. Les techniques et motifs qui y perdurent sont le résultat de plus de 2000 ans de transmission de connaissances d’une génération à l’autre.
Les textiles andins rendent hommage à Pacha Mama, la Terre-Mère : ils représentent un paysage sacré, ses bêtes, sa faune, ses peuples et ses croyances. Pour les peuples andins, la perte des connaissances textiles pourrait signaler la perte d’un lien primordial entre leur passé et leur culture.

Le tissage constitue sans aucun doute l’expression la plus complexe et la plus construite de l’esthétique du monde andin. Outre leur valeur artistique indéniable, les tissus sont porteurs de sens, pouvant alors être « lus » comme une vision du monde et de l’insertion d’un groupe en lui.
En tissant, les hommes et les femmes écrivent et peignent des histoires de leur communauté, des symboles et leur culture. Chaque région possède ses propres couleurs naturelles, dessins et techniques. Chacune fait son tissage au travers de dessins abstraits, de représentations ingénues et figuratives ou encore de monstres surréalistes.

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